Après deux EP autoproduits, Virgile et Pablo, originaires du sud-est de la France, donnent leur vision de la pop, sans occulter leurs influences punk-rock originelles. Je T’aime Trop est un nouveau départ euphorisant, énergique, maximaliste, qui impose le duo en nouvel ambassadeur d’une hyperpop made in France.
« Hyperpop parce qu’on ne se reconnaît pas dans un style de musique particulier, mais plutôt dans un mélange unique des influences emmagasinées depuis notre adolescence », disent-ils. Hyperpop désigne moins un courant musical que l’incarnation musicale chaotique et volatile de leur génération. « On fait de la musique comme on la consomme, par ordinateur, quotidiennement, frénétiquement même, avec une certaine boulimie », décrivent-ils. Pas Sages, dans la seconde moitié de sa vingtaine, refuse de choisir entre la pop, la musique urbaine, le rock ou l’EDM, ou de céder à la police du bon goût. Leur cyberculture, qui voit se côtoyer leurs passions pour les animes, le tunning ou les jeux vidéo, influence le format de leur nouveau single et son rythme ultra-cadencé. Je T’aime Trop provoque la rencontre imaginaire de Sum 41 avec A-ah, loin de leurs premiers enregistrements électro planants.
La production du morceau va droit au but comme le texte, une déclaration d’amour maladroite au possible, mais sincère. Ici, l’amour est une drogue. L’image est universelle. Leur plume s’amuse des doubles-sens visuels et sensoriels. Surf sur le périph, extrait de leur deuxième EP Tu vas faire quoi, les voyait tailler la route au volant d’une Mitsubishi, la rupture (amoureuse) consommée. Des paroles teintées d’humour et de légèreté, à leur image.
Tout de rose bonbon vêtus, à la ville et dans le clip du morceau, ces cools kids sollicitent les services d’une agence du love pour braquer des cœurs. « La plupart des hommes n’oseraient pas porter du rose », affirment-ils. Le rose est autant leur couleur favorite qu’un art de vivre, loin des stéréotypes genrés. Épaulés par des soi-disant pros du braquage de cœur, grimés avec des cagoules roses, ils multiplient les casses de love mais manquent à chaque fois leur cible. Le duo prend un malin plaisir à saper son image. « Notre philosophie, c’est n’ait aucune gêne, amuse-toi », résument-ils, décomplexés. Leur nom d’artiste raconte aussi ce qu’ils sont, de grands gamins survoltés mais charmants.